Philippe B, Ingénieur centralien, essayiste, promoteur de la sobriété et du « techno-discernement »

Au début des années 2000, j’ai compris, par des lectures d’ouvrages, que nous piochons dans un stock de ressources non renouvelables, comme la soixantaine de métaux différents qu’on trouve dans tout ce qui nous entoure
Le choc, ça a été une prise de conscience, on gâche ce fragile « capital » accumulé au cours des temps géologiques par la planète.
Je suis un technicien, de formation ingénieur… J’aime comprendre et voir comment les choses fonctionnent : les usines, les grands réseaux techniques, les mines, les raffineries…
Dans les premières années c’était presque obsessionnel,  je voyais ce gâchis partout : l’acier au cobalt et tungstène des lames de rasoir, la fine couche d’étain sur les boîtes de conserve, le titane ou le zinc dans le dentifrice
Pour moi, il y a des enjeux moraux, éthiques. On conçoit des distributeurs de croquettes pour chats avec balance électronique et reconnaissance faciale, pour ne pas nourrir tous les chats du quartier. Mais les ressources ne seront plus disponibles pour le dentiste ou le chirurgien du XXIIe !
Ça m’a ouvert à la nécessité de sobriété, de passer d’un monde du consommer – jeter, à prendre soin – entretenir – réparer… transmettre aussi !