Dans mes pas, dans ta roue 

Une ode à la singularité et à l’altérité


Où il est question 
d’Art et de beauté, de pieds qui ne touchent pas terre dans un monde debout, de petites sagesses … comme de vrais coups de gueule !

Nous vous proposons un voyage sensible et profond,
source d’inspiration et de réflexion, autour de Marie-Odile et de sa vie en tant que femme en fauteuil roulant à travers cinq questionnements :

  1. Comment l’art se joue du corps pour questionner notre regard
  2. Entre perception et considération, ou poser le regard ? 
  3. Vie culbutée ou le combat quotidien 
  4. Ma petite entreprise (ne) connaît (pas) la crise !
  5. Dans mes pas, dans ta roue 

Pour Eric, artiste, le défi est de taille : abandonner projections et clichés édulcorés, trouver la palette juste et harmonieuse en conjuguant mots et photos, et contributions d’autres artistes.

Alors suivez-nous, laissez vous surprendre par ces angles de Vie et de Vue, par ces voix et ces vies qui invitent chacun à appréhender, apprendre, comprendre et pourquoi pas évoluer dans sa perception et ses schémas les plus profonds !

Marie-Odile & Eric

 

 

 

Comment l’art se joue du corps pour questionner notre regard

 

l’art est sans conventions dans la représentation des corps qu’il propose

 

Je voudrai mettre en évidence la valeur qui est donnée à ce tableau dans ce qu’il propose dans la représentation du corps.

Et…  il  ne pose aucun problème

 

 

 

 

Et si l’art sort du musée ?  pourquoi pas ! 

Alors, je vous invite à sortir du musée bordel, ou reconsidérer ce qu’est un musée et ouvrir le musée au dehors

 

Et si, en tant que société, on choisissait nous aussi de faire un pied de nez aux standards de beauté et d’embrasser la richesse de la diversité corporelle”

 

Entre perception et considération, où poser le regard ?

 

J’ai grandi avec le choc constant de ce que les autres projettent sur moiJ’ai vite compris que si le monde ne venait pas à moi spontanément, c’était à moi de venir à lui pour m’y sentir bien.

Ma liberté, c’est foutre des coups de pieds dans les représentations qu’on se fait de moi

 

 

Ce que je réveille dans le regard de l’autre ne peut pas m’appartenir. Ce n’est ni mon histoire, ni mon affaire.

 

La liberté intérieure, c’est quand le regard de l’autre ne nous détermine pas (Alexandre Jollien)


Libérer son regard, c’est s’ouvrir à toute les richesses du monde (Eric)

Vie culbutée ou le combat quotidien

Assise dans un monde debout,
je suis dans l’impérieuse nécessité de trouver mes propres clés pour m’adapter à ce monde qui, à priori, n’est pas fait pour moi.

 

 

 

Je suis une athlète de haut niveau dans ma propre discipline : mon quotidien
– 1cm est ma vie bascule…
– impossible d’avoir une mobilité comme tout le monde pour rentrer d’un spectacle ou prendre un train
– arriver à partir c’est déjà bien, être sûr de rentrer c’est une autre affaire; mais pas question que je prenne en compte ce risque sinon je m’exclue
– se lever, s’habiller, hisser mon fauteuil dans la voiture… pas le temps de vivre et d’adapter mon rythme
– se préparer mentalement et physiquement à ne pas trouver de toilettes adaptées pendant les 8 prochaines heures.

 

Oui, sprinteuse ou coureur de fond ? Pas de répit pour Wonder woman, oui, c’est l’épreuve du contre la montre, à chaque instant ! oui, c’est dur d’être une wonder woman – Super Marie-O –  en permanence, à chaque instant !

Ma petite entreprise (ne) connait (pas) la crise

Sur le bord de mes fragilités, gravitent tous celles et ceux qui contribuent directement et indirectement à mon autonomie

En France le handicap est lié à l’assistanat et les lois, il véhicule une image négative.  Hors je suis un petit entreprise, je travaille 5 jours sur 5,  et  je fais vivre toute une industrie, mais aides à domicile, mon médecin qui doit me faire des ordonnances pour me permettre de changer les pneus de mon fauteuil roulant, des fabricants de batteries de mon fauteuil qui les facturent 4 fois plus cher

Je revendique aussi le droit de consommer, d’avoir choix comme tout le monde ? je veux aller en normandie et consulte booking.com : sans filtre on me propose 7 307 établissements, avec un animal domestique 2 403 établissements, avec un fauteuil roulant : 305  !

Pour adapter les services et les produits essentiels à notre vie, pourquoi nous sollicitons qu’en bout de chaine alors que nous devrions être ceux qui sont partie prenante du design et de la création de ces services

Pourquoi ma vie devrait elle toujours être un luxe ?

 

Dans tes pas, dans ma roue

Terminons sur une ode à la singularité et à l’altérité, à tout ce qu’elles apportent à chacun.

« Et je me disais que peut-être ces clochards célestes m’apporteraient la lumière » (Jack Kerouac, les clochards célestes)

Oui, Hommage aux clochards célestes et heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière !

 

Sur la piste marquée de pollen fasse que je marche
avec des sauterelles à mes pieds fasse que je marche
avec la rosée à mes pieds fasse que je marche
avec la beauté fasse que je marche

la beauté devant moi fasse que je marche
la beauté derrière moi fasse que je marche
la beauté au-dessous de moi fasse que je marche
la beauté au-dessus de moi fasse que je marche
la beauté tout autour de moi fasse que je marche

dans le vieil âge errant sur la piste de la beauté avec un sentiment de vie fasse que je marche
dans le vieil âge errant sur la piste de la beauté à nouveau vivant fasse que je marche
accompli dans la beauté
accompli dans la beauté

(Nuit des Chants Navajo)