Chocs, Angles de Vie
L’exposition « Chocs, Angles de Vie », propose une odyssée sur la thématique du choc et de l’après choc à travers 13 rencontres, sans filtres, sensibles, parfois choquantes.
Ces expériences, personnelles ou professionnelles, sont révélées dans l’ordre chronologique d’un mois de rencontres. Les verbatims, authentiques, au plus près des regards appuyés par le Noir et Blanc, révèlent des pistes de réflexion insoupçonnées. Révélateurs de nos fragilités comme de nos forces, ils nous mettent face à nos propres questionnements : quelles histoires résonnent le plus en nous ? Et surtout : pourquoi ?
L’exposition s’est implantée au palais Brongniart et sous format numérique, le temps de la conférence USI 2022. Elle poursuit sa propre Odyssée et s’enrichie dans le cadre d’autres expositions, notamment Violenc’ailes le 25 novembre 2022 dans le cadre de la journée « des maux et des mots », puis au Centre Culturel Robert Doisneau à Meudon du 17 janvier 2023 au 26 mars 2023.
Et toi ?

(Témoignages visiteurs face au miroir)
Le plus gros choc c’est quand j’ai appris que je ne pourrai jamais être papa. J’ai lu le courrier, je n’ai pas compris en le lisant.
A 13 ans sous un soleil de plomb, dans un cimetière du Sud de l’Europe, on ouvre le cercueil de mon oncle décédé jeune d’un accident de moto, lui qui allait se marier. Le cercueil ne devait pas être ouvert, ils scient le métal pour montrer le corps. A 13 ans, je vois d’un coup mon enfance bénie de joie d’une famille nombreuse disparaitre. Je fuis et je rencontre celui qui aujourd’hui est mon mari.
Le choc, c’est quand tu te rends compte de l’impact écologique de ton mode de vie
Il y a une sorte d’appropriation et de familiarisation avec le choc, la souffrance devient un ami pas très agréable avec lequel on s’habitue. Je me suis acclimaté à la souffrance existante. Le désespoir est grandissant mais le choc est moindre.
En Photo : Jean-Paul B. Comédien, Acteur – Texte Eric Lenglemetz

Vendredi 13 mai, mon Odyssée sur le choc touche à sa fin.
Un mois de rencontres pour cette exposition, un mois de chocs, un mois que ce mantra me martèle ces mots : “Parce que survivre ne suffit pas”.
14h : dernier adieu à un ami “disparu trop vite”, “parti trop jeune”, “faut profiter de la vie chaque jour” – à procrastiner au plus vite !
Dans le livre Eleven Seven d’Emily St. John Mandel, la civilisation s’est effondrée suite à une pandémie foudroyante. Une troupe d’acteurs et de musiciens, “la Symphonie itinérante”, nomadise entre de petites communautés de survivants pour leur jouer des pièces de Shakespeare et de la musique de Beethoven…
“Parce que survivre ne suffit pas” est le WHY de la troupe, sa mission, sa raison d’exister.
Le soir-même, au théâtre de la Pépinière à Paris, Jean-Paul joue une comédie de Shakespeare. Après des mois de désert culturel, le public se délecte.
“Parce que survivre ne suffit pas”
Ma profonde gratitude à toutes celles et ceux qui ont accepté de partager leur expérience, et à la talentueuse équipe USI OCTO.
Eric Lenglemetz