Alter Ego

Alter ego : locution latine signifiant « autre moi » (wikipedia)
Des images et  des mots, des projets pour donner vie à ce concept de l’altérité

> Projet Alter Ego 2020 pour l’école Monnet Debussy

13 classes, 13 artistes de Meudon autour du thème de l’altérité pour l’école élémentaire Monnet Debussy à Meudon La Forêt (92) sous l’impulsion de son formidable directeur Pierre.
Avec leur maitresse Annabelle, nous avons proposé aux enfants d’être les artistes photographes  et de travailler en plusieurs temps sur ce thème de l’altérité :

  1. atelier découverte de la photo : qu’est ce que la photo pour vous ? a quoi ça sert ? projection de photos sur la thématique avec la réaction des enfants sur la diversité de la photo, son pouvoir, ses biais
  2. séance photo : un auto-portrait (selfie), réalisé avec une tablette, « tel que je me vois »
  3. séance photo : un portrait photo réalisé par l’autre, « tel qu’il me voit »
  4. atelier au regard des photos sur la différence entre la perception de l’autre et la perception de soi, matérialisée par des bulles sur les photos
  5. exposition éphémère au sein de l’école, source de fierté pour les enfants comme pour les parents !

 

> Projet Le Bonheur – Alter Ego 2023 – pour l’école Monnet Debussy

Retour à l’école après l’énorme succès de l’édition précédente. 16 classes, 16 artistes autour du thème du bonheur pour l’école élémentaire Monnet Debussy à Meudon La Forêt (92). Avec leur maitresse Annabelle, les enfants ont réalisé une fresque composée avec leurs visages et des représentations collectives du bonheur (sauts)

Et comme le bonheur ça se lit sur le haut et le bas du visage, et ça se conjugue à 2 ou à plusieurs, les enfants (classe CP) ont recomposé des visages heureux avec les moitiés de visages de tous, haut et bas.  Une grande fierté pour nous tous d’exposer et d’accueillir plus de 1000 visiteurs.

> Projet Métamorphose – Alter Ego 2024-  pour l’école Monnet Debussy

Troisième saison sur ce thème de l’altérité avec le projet Métamorphose avec Annabelle et toute sa classe.

Les enfants aux adultes: « Vous croyez bien nous connaitre ?
Nous sommes si sages, en regardant nos photos en noir et blanc de classe qui pourrait  imaginer…
que nous sommes capables en un claquement de doigt de nous transformer en créatures magiques dans une forêt magique ou chaque créature a un nom et des pouvoirs magiques !
Avec Eric et Annabelle nous avons tout fait: pris les photos sérieuses en Noir et Blanc, imaginé notre créature, pris des photos que nous avons décorées et peintes en créatures magiques dans une forêt magique que nous avons créée
Quel nouveau succès, quel fierté lors de l’exposition éphémère !

 


> Coupeur de canne à sucre, Brésil 

Nouvelles plantations de canne à sucre, Pernambuco, Brésil, Janvier 2020
destruction de la forêt = « bio carburant »

travailler à en mourir :
1 journée = 73 200 coups de machettes = 10 tonnes = 9 €


> L’agonie des glaciers des écrins

25 degrés à 1400 mètres d’altitude, au pied des écrins, Août 2019

 

> Pour Bernard

Est ce lui ?  Cette photo a été prise juste un an avant sa disparition physique. Etait il conscient de ce moment qui deviendrait mémoire ?

« un regard au loin, plus facile à accepter qu’un regard direct dans le contexte ? on sent aussi un air soucieux dans son regard qui donne aussi une authenticité à la photo. Le fond, rappelle l’endroit où il aimait être : dans son jardin à Tourrettes sur Loup » (Léonard, petit fils)
Une semaine après la cérémonie, je suis parti dans les Hautes Alpes et je suis monté au Lac du Goléon, c’était ma première rando et je peinais un peu dans la pente. A un moment, j’ai entendu un souffle  derrière moi. Je me suis retourné, je n’ai vu personne.

> Avec Jean-Jacques

Dernier enseignement ? Ultime transmission ?

 

JJ avait la maladie de Charcot, il m’a tant donné et je ne savais pas quoi lui apporter… Je lui ai proposé de faire un dernier travail commun, un haïku, que j’illustrerai  de photos N&B, dans la poursuite de notre travail pour ACOA, une entreprise qu’il avant créée pour introduire la méditation en entreprise (Les Haikus pour Acoa sont là). Il est enthousiaste : « j’en ferai mon épitaphe qui n’aura aucun support pas plus que je n’aurai de lieu de sépulture ». Je lui propose de réfléchir quelques jours de son coté pour me fournir une base de travail. Mercredi 24 mars 2021, Il m’attend (avec impatience me semble t il ), il a travaillé, grognement de respiration et de déglutition, il ne peut pas bouger, tout de suite on calibre la reconnaissance visuelle qui lui permet d’écrire sur l’écran, il est très concentré, il a besoin de transmettre, les mots s’affichent…
« Communication – Mes perceptions de l’autre sont conditionnées par mes à priori et mes intentions.
Communion – L’apaisement  de cette pression permet à l’autre  de se révéler globalement à partir de lui même.
Union – La disparition des manifestations de l’ego laisse place à une expérience non duelle et lumineuse de participation ouverte à la Vie
Puissions nous à cet instant partager cette d’union. »
Il se marre et me dit que c’est à moi de bosser maintenant
– Je lui demande « S’il y avait 3 mots ça serait quoi pour toi ?
– «  ils seraient sur la Nature, c’est la façon de d’évoquer qui fait la différence , Cela doit mûrir , Cela doit transcender les approches intellectuelles, Il y a la une base que tu intègres et tu laisses venir »
– Je lui évoque se que je ressens, la neige, les oiseaux qui ne laissent pas de traces dans le ciel (adage bouddhiste), des photos que me viennent à l’esprit

 

 

 

 

 

 

 

Les oiseaux glissent dans le ciel,
La neige tombe, immobile
Expérience lumineuse !

 

 

Voici le tryptique, résultat de ce travail commun

Nous avons étendu le travail a d’autres personnes, designer et écrivain. Lors de notre dernière rencontre, il n’était pas encore pleinement satisfait, ça prenait du temps et je sentais la fatigue l’envahir. Je lui ai rappelé qu’un jour où je ne comprenais pas tout à un enseignement bouddhiste,  il m’avait dit  « peu importe, prend ce qui te nourrit ». Alors je lui ai dit , rappelle toi tes propos, ce n’est pas grave si ce n’est pas parfait , le principal c’est que ça nourrisse ! J’ai l’ai senti se relâché et il a dit : d’accord !  Dernier enseignement ? Ultime transmission ? Il est mort dans la nuit.

> Avec Madame Marie-Hélène Ponskarne 

 

 

Je m’appelle Anatole ,  chat ascendant tigre, mais ma maîtresse dit que j’ai une queue ridicule. Je demeure au 33 boulevard Anatole France.

A pas feutré j’ai su me glisser  dans sa vie, elle qui n’aimait pas les chats, mais les chiens.

La vie est dure ici. Je passe de radiateur en radiateur, puis j’aime aller sur ces genoux faire le radiateur à mon tour.  Et puis me cacher aussi un peu dans la jungle du jardin sauvage, classée récemment derniere réserve mondiale  des arthropodes,

« vous n’avez pas vu Anatole ? »

Samedi : Gling, le portail. Le bruit de la barrière, des pas, puis le silence, puis les rires de la sortie de la cabane. Un dernier gling

Lundi  :  retour à la vie sauvage la friche, la jungle, des tumulus pour les insectes , les raids  des chats voisins, la petite peste en première ligne !

J’aime sa présence  furtive,  ses cheveux noirs. Ce  port de danseuse. Les hérissons sont ils déjà passés ? Le hérisson blanc reviendra t’il ?

le grand escroc-griffe d’à côté a  changé de travail.

Août 2015, la ville s’immobilise, chaleur épaisse, sensations  d’être seuls au monde, les survivants !

Mais non, pas seuls, il sait qu’ elle est là dans son fauteuil roulant de l’autre coté de la porte, derrière la cloche Yaca sonner.

Alors Gling, il rentre et va la voir pour lui  proposer de diner ensemble,  juste la , dehors  Elle accepte et il  part  préparer une salade pour 2.

C’est comme ça qu’il est  devenu le plus grand  saladier du monde, mais elle seule le sait et lui dit. Lui il se fait chat et ronronne même si son poil est bien rare.

Et la soirée d’éternise, quelque chose est  est née entre eux ce jour là, je ne connais pas les mots des humains.

Et c’est comme ça qu’ils se sont  retrouvés soir  après soir, danser  avec Isadora Duncan, voyager  avec  Jules Vernes,  sentir les  eucalyptus de porquerolle, prendre la route pour fuir l’occupant, éconduire Lucette Almansor de la cabane.

Puis elle s’est cassée, j ai vu l’escroc-griffé  la ramener de l’hôpital le we , le fauteuil dans le coffre de la smart.

La bas,  elle veut pas voir  les autres, pourquoi  lui demande  t il ? pfff ce sont des vieux !

Sa  place est ici où elle est née, à l’époque où meudon était couvert de verger.

Et elle est revenue chez elle  ! et elle veut redevenir  droite  ! 30 pas de victoires  soutenu par Diane et l’escroc-griffe. Elle s’agrippe  au radiateur , et elle se redresse, pointes,1, 2,3. Vous êtes bien là, derrière moi, dit elle ?

L’heure de la salade est arrivée, la conversation s’engage dans le jardin.

Lu par l’escroc-griffe, le 9 mai 2019 à la cérémonie

> Atelier d’écriture pour enfants sur une photo

Une photo Sésame, qui révèle bien des choses pour chaque enfant…

Elisabeth
La photo

Une petit fille
Le dos tournée
Vaut d’un manteau
Noir et long
Regarde devant elle
Les arbres
Et le parc enneigé
Et le ban solitaire
Les buissons blancs
Et la ronce échappée
Elle regarde la neige
Et moi je pense
A la montage
Au pays de mon enfance
Au Mont Rose, et au Mont Blanc
Je pense à la petite fille
Que j’étais
Petite montagnarde
Sur mes skis
Je dévalais les pentes

 

Christiane
La photo

Voilà l’hiver
Fallait qu’ça arrive
Photo triste
Ombre de fillette
Dans l’embrasure
D’une fenêtre
Cheveux bouclés
Nuque gracile
Les mains cachées
Sous le manteau
Elle regarde
Immobile
Tout ce blanc
Devant elle
Elle voulait jouer
Dans le jardin
Mais le jardin
A disparu sous la neige
Immaculée
On ne voit
Que des ronces
On n’entend rien
Que du silence
Elle a peur
Petite ombre
Dans le blanc

Saliha
La photo

C’est dommage
L’hiver tout blanc
Sans tes parents
Sans ta famille
Que tu attends.
C’est triste
Petite fille toute seule
La nature sou son linceul
Les arbres sous la neige
Et le silence.

Rachid
La photo

Je vois une petite fille
Elle me tourne le dos
Elle porte un manteau
Tombant sur ses chevilles
Elle regarde sur le jardin
L’hiver et son cortège
De maux et de chagrins

Julie
La photo

un petit garçon
Au cheveux tout bouclés
Regarde tomber la neige
Sur le parc ensommeillée
Il rêve j’irai jouer bientôt
Je serai un preux chevalier
J’irai combatte le veille hiver
A coup de boules de neige
Une cape sur les épaules
Le petit garçon
Regarde la neige immaculée
Le banc, les buissons blancs
Et la ronce déchirante

Rosine
La photo

Une petit fille
vue de dos
Si jolie!
Les cheveux un peu fous
Et la nuque
Si jolie!
Debout devant la neige
Le jardin blanc
Triste peut être ,
Mais si jolie!
Vue de dos
On croirait voir un ange
Et l’on devine son visage
Si joli!

Alia
La photo

C’est une petite fille
Je la vois de dos
Dans un grand manteau
Mais je sais
C’est une petite fille
Elle est seule
Et elle souffre de la solitude
Elle est orpheline
Je le sais, ça se voit
A son air fragile,
A ses boucles
A ses bras ballants
Sous ses manches
Elle rêve, elle rêve
Elle rêve a des parents
Des proches, des amis
Qu’elle aurait eus
Dans une autre vie
D’une maison à elle
Et des draps blancs
Une odeur de lavande
Elle attend, elle attend
Devant le jardin blanc
Que vienne un miracle
Que viennent ses parents
Qu’elle puisse dire
Toute fière
« Mon père, ma mère ».
Quelle joie ce serait choque jour!
Embrasser sa maman chérie
Tomber dans les bras des son papa!

Fella
La photo

Cette photo
Je ne sais pas pourquoi
Me rend triste.
Une petite fille
Vue de dos
Regarde la nature
Sos la neige.
Pas de couleur
Tout est silence.
La petite fille
Devant me triste hiver
Me rend triste.
Je me dis, c’est dommage
La petite fille est si belle
Et je rêve.
Je me fais mon ciné.
Elle et peut être orpheline
Ses parents sont très loins
Alors peut être
Qu’elle est abandonnée
C’est peut être Cosette
Je vais bientôt pleurer
C’est la faute à la photo.