David E, Astrophysicien, Chercheur, Romancier
J’ai rencontré les indiens Atacameños dans le désert d’Atacama au Chili où on construisait le plus grand télescope du monde, ALMA, qui signifie âme en espagnol
« Quand on regarde le ciel c’est pour que ça serve à quelque chose, toi, ta vision du ciel, qu’apporte-t-elle aux Hommes ?
Leur question a réveillé mon syndrome de l’usurpateur. Quand ils parlent de l’univers, ils parlent des Hommes. Pour eux, l’univers est un miroir.
J’ai vécu la rencontre de nos deux univers comme un choc silencieux et libérateur.
Le choc crée le vide et le vide ça crée un espace des possibles !
Je me suis entendu leur répondre que lorsqu’on regarde le monde avec nos deux yeux, avec deux perspectives différentes, ça fait émerger une troisième dimension. Alors je me suis autorisé à penser, à espérer à voix haute que la rencontre de nos deux regards fasse émerger une profondeur, un supplément de sens, élargisse nos champs de vision.
Ils ont souri. Je venais comme un expert scientifique, ils ont perçu ma fragilité, ça s’est joué dans les silences, ça a créé l’espace pour laisser passer des choses.
On a cherché à voir au-delà de nos deux déserts, terrestre et céleste.