Pascaline M, Capitaine de sapeurs-pompiers
On croit que les sapeurs-pompiers sont antichocs, des Superman, mais l’uniforme n’est pas une carapace, ça ne donne pas des super-pouvoirs. Le plus gros choc pour moi, c’est quand je me suis retrouvée moi-même face à la mort lors de ma première intervention.
Pour moi le choc est lié à la perte des repères qu’on a construit, quand tout s’effondre comme un château de cartes, et nous avec. C’est quand on dit : “non, ce n’est pas possible !”
On a des choses en nous, des gènes intrinsèques, qui nous supportent plus ou moins, mais pour aller au-delà du choc, il faut reconstruire ses repères : on les perd , on se déforme et ensuite on se reforme. Et plus on y est confronté, plus on devient résilient. Il y a du positif après le négatif.
Au fil du temps on se renforce, sauf qu’il y aura peut-être une intervention au cours de laquelle on sera sidéré, parce qu’il est difficile de se préparer à l’impensable.