Eric Lenglemetz Photographe
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Regards Océaniques

 

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Commander, c’est avoir une vision transversale du navire. C’est être le dernier maillon d’une décision. C’est être responsable. C’est aussi faire en sorte que chaque personne à bord se sente bien dans son travail. La mer est comme une déesse pour moi. Elle peut être extrêmement cruelle − j’ai perdu un frère en mer − et en même temps, c’est une beauté, une force, qui nous dépasse, et qu’il faut respecter.
Gérard Bourret
J’ai eu de la chance. C'était en 1994. Un ami m’a dit qu’il avait vu une annonce de poste à l’Ifremer à Brest. Les grands fonds, c’était inespéré. C’était un rêve. Au fond, sur les sources hydrothermales, on trouve des accumulations de sulfures polymétalliques qui commencent à intéresser l’industrie. Il s’agit aujourd’hui de comprendre ce milieu, de savoir comment il fonctionne naturellement, pour mieux le protéger.
Pierre Marie Saradin
Nous avons monté il y a dix ans l'observatoire multidisciplinaire Lucky Strike à 1700 mètres de profondeur sur la dorsale Atlantique. Et ce que l’on a contribué à découvrir, ce sont les interactions entre les microbes, les roches, et les fluides. On sait aujourd’hui qu’un élément que l’on modifie aura une incidence sur un autre compartiment qui lui est associé. La Terre est un monde fini. C'est un système intégré. Il faut en prendre conscience.
Mathilde Cannat
Un commandant ne serait rien sans son équipage. Quand il y a des manœuvres compliquées, on place ses meilleurs éléments aux postes clés. Il faut avoir une équipe soudée, une synergie et une cohésion, entre des personnes d’horizons complètement différents. C’est le secret pour mener à bien la mission et atteindre tous les objectifs demandés.
Philippe Moimeaux
Notre métier, c’est de partir en mer, de faire plonger le robot ou le sous-marin, et de rapporter de la donnée. On travaille toute l’année pour que l’engin soit opérationnel à l'instant où on le met à l’eau. Les meilleurs moments, c’est quand on est en plongée sur des cheminées ou des sources hydrothermales. Aujourd’hui, nous avons la chance d’avoir des appareils vidéo 4K qui donnent un rendu du fond réaliste. Les images sont d’une netteté extraordinaire. Quand on se retrouve devant des cheminées hydrothermales, avec une multitude de crevettes qui pullulent tout autour, c’est vraiment beau.
Clement Baussan
J’ai toujours été attirée par les océans profonds. J’ai toujours voulu savoir ce qu’il y avait au fond, ce qui y vivait, comment ça se passait. La première plongée, je pense que c’est vraiment celle qui marque à vie. On est dans le noir et quand on arrive au fond, ils allument les phares d’un seul coup.! Lors de ma première plongée, il y avait un poisson devant le hublot : une chimère.
Marie Claire Fabri
Depuis quarante ans, j’ai embarqué sur un grand nombre de navires et sur toutes les mers du globe, de la mer Rouge à l’océan Pacifique, l’Atlantique Nord, l’Atlantique Sud, l’Arctique… Les premières campagnes restent des souvenirs particulièrement forts. Les rencontres, les grosses tempêtes et puis la vie sauvage bien sûr. Je me souviens de la première fois où j’ai vu un banc de globicéphales, à Gibraltar, et d'une baleine qui nous a suivis longtemps dans le Pacifique au sortir des Galapagos.
Patrick Raimbault
Sophie Bonnet
Je prépare une thèse sur le carbone inorganique. Ce que j’essaie d’observer, c’est l’impact de la propagation des masses d’eau sur le contenu en carbone en mesurant les échanges de CO2 à l’interface air-mer. L’océan capte du CO2 atmosphérique à la surface et l’emmène en profondeur. Mais il remontera un jour. J’essaie de le quantifier, car la légitimité d’actions en faveur du climat passera par ces chiffres.
Cathy Wimart-Rousseau
J’ai passé quatre ans dans le golfe du Mexique, la zone Caraïbe et Cuba, en travaillant sur la problématique du carbone dans les sédiments. Avec une petite variation ces dernières années parce que je me suis intéressé un peu plus aux problèmes des polluants, notamment plastiques, dans les sédiments. Quand tu envoies un carottier par 1000 mètres, ou 1500 mètres de profondeur, il faut savoir qu’il va descendre pendant 45 minutes et qu’il faudra 45 minutes pour le remonter. Quand l’appareil arrive à bord et que tu as des belles carottes sur le pont, tu es heureux !
Christian Grenz
En tant qu’élève, ce qui est bien c’est que je peux découvrir un petit peu de tout pendant les campagnes, que ce soit en passerelle, sur le pont, pendant les manœuvres. Au départ, je comptais étudier la biologie marine, j’étais à la fac. Et puis je me suis rendu compte que c’était vraiment la navigation qui m’intéressait. J’ai envie de faire quelque chose qui ait du sens pour moi.
Hélène Tétard
Chacun d’entre nous a ce petit côté “Cousteau” qui ressort, et je suis fier de travailler ici. Je suis content d’aller chercher des données. J’ai ce sentiment d’apporter ma petite pierre à l’édifice pour que l’on comprenne mieux notre monde. J’ai l’impression de faire quelque chose de bien.
Briac Hamon
J’ai toujours fait des quarts de nuit. Mon quart préféré, c’est le zéro à quatre. Une fois qu’on a pris le rythme, on est bien. On veille pendant que tout le monde dort. C’est un moment de calme, et de méditation aussi. On a tout de même conscience d’avoir une responsabilité particulière. Dès qu’il y a une alarme, c’est à nous de descendre et d’aller voir. J’ai participé à une dizaine de campagnes, et toutes m’ont laissé de bons souvenirs. La seule chose qui me manque à bord, c’est mon potager !
Aurore Lambert
Il n’y a pas de tradition maritime dans ma famille. Ma mère est assistante maternelle et mon père est maçon. Mais c’est une passion que je voue à ce milieu. C'est ma première mission. Pour l’instant, j’ai le brevet “capitaine 200” et le “capitaine 500”. Il me manque encore le “capitaine 3000” et le “capitaine illimité”.
Marie Bidard
J’évalue les impacts acoustiques des campagnes de sismologie sur les mammifères marins. Nous accueillons, à bord des navires, des observateurs à la jumelle et nous installons un système de détection par acoustique passive, afin de préserver l’environnement marin lors des campagnes. Je me rappelle d’un stage, à Québec, où nous avions dormi à la belle étoile. Le matin, on entendait les bélougas qui remontaient à la surface. C’était magique !
Cécile Ducatel
Mon grand-père était amiral de la flotte portugaise. C’est moins la beauté des océans que l’envie de comprendre comment fonctionnaient les systèmes qui m’a attiré vers ce métier. Un ami de mes parents était secrétaire général de la commission océanographique internationale, et il m’abreuvait tout jeune de documents. Il a été à l’origine de mon intérêt envers les sciences marines. La compréhension, c’est ce terme qui a défini ma carrière.
Luis Tito de Morais
Pour être cuisinier, il faut aimer faire plaisir. Après avoir travaillé toute la journée en extérieur, chacun est heureux d’être à table, de bien manger et de discuter. Et on est fier quand on sort de belles assiettes ! Parfois, c’est plus compliqué et il faut s’adapter, par exemple quand il y a une grosse mer. Mais on arrive toujours à faire quelque chose pour que le moral soit là.
Christophe Vaillant
Les scientifiques déposent des projets de mission qui font appel aux navires et à différents équipements comme un carottier, un engin sous-marin… Les dossiers sont évalués, validés, et ensuite nous les mettons en musique sur le calendrier des bateaux de la flotte. Parfois les solutions sont évidentes, et parfois c’est un peu casse-tête, mais j'essaie toujours d'arranger au mieux les chefs de mission.
François Perroud
Je m’intéresse à la composition de l’eau de mer et aux éléments traces, comme le fer. Il est très peu présent dans l’océan, mais il est important pour le phytoplancton. C’est comme nous : si nous n’avons pas de fer, nous sommes anémiés, nous ne transformons pas bien l’oxygène. Sur environ 30 % de la surface de l’océan, les algues manquent de fer, or, en l'absence de cet élément, la photosynthèse ne peut avoir lieu.
Hélène Planquette
Je travaille essentiellement sur les campagnes halieutiques. J’ai commencé quand j’avais quatorze ans avec mon père, artisan-pêcheur au Conquet. Les bateaux, comme le Thalassa, font 2800 tonnes, donc ça ne se manœuvre pas comme une 2CV. C’est toujours sympa de réussir à faire la bonne manœuvre de port. Quand la mission est réussie, les scientifiques sont contents et l’équipage aussi. Quand tu vois des missions où tout le monde a le sourire, c’est bien.
Loïc Provost
David Graindorge
Nous accompagnons les scientifiques du début à la fin de leur campagne océanographique. La mer, pour moi, c’est extrêmement important, c’est bénéfique, c’est ressourçant… C’est la liberté ! À dix-douze ans je savais déjà que je voulais choisir un métier en lien avec la mer. Et c’est sur L’Atalante, lors d’une mission au Brésil, que j’ai rencontré le papa de mes trois enfants.
Aurélie Feld
Nous apportons nos connaissances maritimes aux scientifiques, et ils nous transmettent à leur tour leurs savoirs. Chacun est novice dans le domaine de l’autre. Au début de la mission, tout le monde se cherche, et puis l’ambiance se détend, s’améliore. C’est toujours intéressant de construire de nouvelles relations. Il n’y a pas de barrière. Tous les midis, on mange ensemble. Chacun fait un pas vers l’autre.
Robin Puill
Quand les navires partent en mer, ce n’est pas juste pour transporter des personnes ou des objets, mais pour effectuer des mesures. Je suis contente de faire partie de cette chaîne et de fournir des données de qualité. Je suis émue quand je sélectionne un capteur et que j’ai un retour positif de la part des scientifiques. Si j’avais un seul vœu, ce serait de ne plus avoir le mal de mer. On sait que ça passe, mais je vis trois jours d’enfer !
Karine Abel-Michaux
Lors de ma première plongée, je suis descendue à 2300 mètres. C'était en 1999 sur L'Atalante avec le Nautile. Depuis, je suis descendue jusqu'à 4000 mètres au milieu de l’Atlantique. Je sais exactement quart d’heure par quart d’heure ce que j’ai à faire car je ne veux pas perdre de temps au fond. On a six heures de travail et tout va très vite. Mais une fois que je rentre dans la sphère au petit matin, que l’on ferme la trappe et que l’on commence à descendre, alors là c’est l’émerveillement qui prend le dessus. Ce qui m’impressionne à chaque fois ce sont les couleurs. On pourrait se dire que tout est gris, en fait les roches sont très colorées, il y a du bleu turquoise, du rose, du vert, du jaune, de l’orange.
Marie-Anne Cambon
La France est pionnière dans le domaine de l'intervention sous-marine. Ce qui compte, ce sont les travaux scientifiques accomplis grâce aux engins sous-marins de la Flotte océanographique française. J’ai eu la chance de participer à l'une des premières campagnes sur les récifs de coraux d’eau froide, par mille mètres de fond, au large de l'Irlande. En plongeant avec le robot sous-marin téléguidé Victor 6000, nous avons allumé les projecteurs et découvert cette beauté. C’était une question presque philosophique sur la beauté inaccessible, dans le noir, au fond de la mer.
Jan Opderbeke
Ce qui me réjouit le plus, c’est de voir les bateaux naviguer. C’est un métier que l’on fait pour le bien commun et cela me plaît aussi beaucoup. Il n’y a pas de notion de performance économique pour la performance économique. Il s'agit d'une flotte qui est au service d’une communauté plus large et aux enjeux plus vastes encore. Et c’est ce qui fait tout l’intérêt de ce métier.
Olivier Lefort

 

 

 

 

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