Mustang

 

Nicolas Bouvier a écrit dans son livre l’usage du monde : « Un voyage se passe de motif. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage mais bientôt, c’est le voyage qui vous fait ou vous défait »
Je suis parti dans cet esprit avec mon appareil photo bien sûr mais aussi d’un petit carnet et d’un crayon à papier.

La forme du Haiku c’est imposé, en voici quelques uns, tels quels.

 

Lève la tête
Le gypaète !
Te donne le signal

Alignement de planètes !
Bon ou mauvais ?
Pfff ! fais ton sac et pars !

Dans tes pas,
En roue libre,
Mustang de toi !

Hauteurs,
Hauteur de vue,
laisse ton ego en bas

Souffle court, Je respire lourdement
j’ entends le craquement de mes os
pfff ! Vieille charpente !

La piste à perte de vue
seul le vivant qui bouge
échappe à cette poussière

La route en construction,
Ou en destruction ?
Demande à la poussière !

Pas d’attente
Demain c’est demain
Demain, ça ira !

La piste est défoncée,
Et rapidement
Tu es défoncé

Lumière tranchante
qui transforme en ombres
et en aveuglements

Vent papier de verre
qui râpe  ta gorge
te dessèche

Les chants bouddhistes
Psalmodiés,
cadencent le silence

Effort joyeux
Exploration , contemplation, expédition
Choisi

Je grimpe le col tranquillement
Mais en arrivant j’ai une terrible envie de pleurer
De libérer une peine immense

Avec notre dernier souffle
Nous brûlerons la bougie
de nos cents ans

Nuit longue, longue
Nuit sans sommeil
A toi d’en profiter

Les enfants qui courent,
on ne voit que leurs semelles
et leurs cris

Clochards magnifiques
Pouilleux…
ou vagabonds célestes ?!